Résumé
Opéra de la maturité, Rigoletto est le premier volet d’une trilogie dite « populaire » que Giuseppe Verdi poursuivra avec Le Trouvère et La Traviata. « Populaire » en ce que les mélodies ravageuses se succèdent à un rythme effréné, avec des airs et des choeurs qui sont d’emblée passées dans l’imaginaire collectif et qui s’intègrent parfaitement au drame – inspiré d’une pièce de Victor Hugo. Par ailleurs, ce Rigoletto est peut-être le premier des chefs-d’oeuvre verdiens à sonder les affres du coeur avec autant de pudeur et de délicatesse ; le premier aussi à se dépouiller totalement des parures héroïques et martiales des opus de jeunesse pour s’attarder, dans des duos d’une beauté ineffable, sur ces rapports père / fille qui exaltent la palette du compositeur. Derrière le masque du bouffon Rigoletto, le peintre Verdi entame sa longue quête sublimée de la vérité humaine.